Les curieux étaient nombreux, dans le froid samedi matin, à répondre à l’invitation de Florence Machefer, la cheffe d’établissement du lycée professionnel Les Buissonnets. Non pas à Angers près du CHU, mais dans le chantier du nouvel établissement qu’elle a rêvé, souhaité, défendu avec passion, vigueur et ténacité, et qui prend forme sur le Plateau Mayenne à Avrillé.
Un lycée «hors-norme », qui n’est pas un simple lycée, mais la réponse réelle à un fantasme : « Que le monde de l’enseignement et celui de l’entreprise se rejoignent pour porter un projet commun, au service des élèves et des habitants », explique-t-elle. Devant le cabinet d’architectes angevins Crespy Aumont qui a relevé le gant, elle enfonce le clou : « Un établissement qui sera unique en Europe. »
Un établissement unique en Europe
En affirmant cette spécificité, la cheffe d’établissement pèse ses mots. Plus qu’un lycée professionnel, les Buissonnets de demain sera un « micro-village au service de la formation ». L’idée – géniale et regardée partout – est de donner sur place, un enseignement « de terrain » aux élèves, et des services à la population avrillaise. L’élève apprend dans des salles de classe classiques, mais aussi dans de véritables entreprises intégrées.
Pour résumer, nous sommes sur un chantier de 6300 m2 dédiés au scolaire, et 2 200 m2 dédiés à l’habitat, en trois bâtiments formant une sorte de U, l’ensemble sur un terrain plus vaste. Un véritable phare sur ce Plateau Mayenne.
Une ferme urbaine sur les toits
Pour schématiser, aux Buissonnets, des élèves se forment aux métiers de la petite enfance : en rez-de-chaussée, il y aura une micro-crèche de 12 places et son jardin d’éveil extérieur de 180 m2, ouverte aux parents du secteur. D’autres élèves se forment au commerce et à la vente : il y aura un magasin de vente de produits locaux (dont les légumes cultivés ici), mais aussi un snack et une conciergerie aussi ouverts au public. Des élèves se forment à l’aide à la personne, en partenariat avec le bailleur Podeliha, un ensemble de logements inclusifs et d’habitat partagé est intégré au projet immobilier, ne formant qu’un avec l’établissement scolaire.
L’architecture est audacieuse. Pour deux des trois bâtiments, le toit-terrasse débute à la hauteur du trottoir pour monter en espalier jusqu’au niveau d’un R + 2. Ce toit se transforme en ferme urbaine, les espaces de culture (1 000 m2) sont déjà installés. La terre sera apportée en janvier. Il manque encore la serre. Les fruits et légumes récoltés seront vendus dans le magasin et serviront aussi au restaurant d’application du lycée. « Même l’espace de restauration rapide aura sa terrasse végétalisée dans ce jardin en hauteur avec sa pergola », précise Laurent Brangeon, le responsable de la maintenance du lycée qui suit le chantier pour la direction de l’établissement.
Des indépendants géreront le snack, la ferme urbaine, etc. Ils devront être professionnels de ces métiers, mais aussi posséder la pédagogie pour être dans l’enseignement auprès des élèves. Les appels d’offres précis seront lancés en début d’année.
Le futur lycée des Buissonnets
Ce lycée des Buissonnets tout neuf ce sont: 16 classes « banalisées», 10classes spécialisées (informatique, labos, cuisine pédagogique, salle de puériculture, etc.), 2 classes pour demi-groupe; un CDI, des salles de permanence, une salle polyvalente équipée pour le spectacle, un restaurant en self-service de 250 couverts et ses cuisines de production, des bureaux administratifs et des locaux pour l’équipe enseignante, une aumônerie.
C’est aussi une coure intérieure avec son préau, son théâtre de verdure et ses gradins, son citystade, son foyer. Un lycée très bien équipé, certes, mais c’est ailleurs qu’il faut chercher les points qui le rendent unique en Europe : l’intégration d’entreprises ouvertes au public dans les locaux, ainsi que de logements en location.
Photos : JOSSELIN CLAIR – Courrier de l’Ouest