Le lycée professionnel les Buissonnets bénéficiera d’un nouvel écrin, le plateau Mayenne à Avrillé. | Photo Ouest-France

L’établissement d’enseignement agricole déménage à Avrillé.
En septembre, les élèves rentreront dans un lycée neuf qui veut fonctionner comme un tiers-lieu, avec micro-crèche, ferme urbaine, …

  Le projet

« Nous sommes encore dans les cartons. Mais nous serons prêts pour la rentrée de septembre.» , explique Florence Machefer, ici dans l’ancien lycée des Buissonnets à Angers.

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« Nous ne pouvions plus rester à Angers. Nos locaux étaient devenus trop petits » , observe Florence Machefer, la directrice du lycée professionnel, les Buissonnets, situé boulevard Daviers, jusqu’à la fin juin, avant un déménagement pendant l’été.

Ce lycee catholique propose des formations qui vont du CAP au Bac Pro dans les domaines des services, aux personnes, de la petite enfance, du conseil et de la vente. En dix ans les effectifs sont passés de 280 à 450 élèves aujourd’hui.

Micro-crèche, épicerie et des potagers sur les toits

Alors, à défaut de pousser les murs, le lycée va s’installer sur le plateau Mayenne à Avrillé, où il ouvrira début septembre. En s’appuyant sur deux des missions demandé aux établissements agricoles : expérimenter et animer les territoires. Et Florence Machefer l’assure : « nous allons être très regardés. »
Regardés car ce type d’établissement est encore très rare en France. À l’image de ce que l’on trouve en Europe du Nord, il n’est pas replié sur lui-même mais tourné vers la ville et les entreprises.

Comme le lycée forme des élèves qui se destinent à la petite enfance, une micro-crèche à intégrer les bâtiments. Elle jouxtera une salle de travaux pratiques. « Une vitre sans tain et des casques audio permettront aux élèves d’apprendre les bons gestes en observant » , explique Florence Machefer.

Et tout obéit au même principe. Ainsi, les jeunes formés au service de la personne suivront les seniors en situation de handicap logés dans les 32 appartements qui leur sont réservés dans une partie des bâtiments.
Ils mettront en place des animations, s’occuperont de l’entretien des locaux ou du portage des repas.

Quant au self, il sera alimenté, en partie, par les potagers installés en toiture qui ravitailleront également un magasin de proximité.

« Là aussi, les jeunes formés à la vente sauront comment poussent les légumes qu’ils devront vendre dans l’épicerie. »

Autre innovation, une salle polyvalente pour 200 personnes sera accessible aux élèves lors des heures de cours et louée le weekend et pendant les vacances scolaires au bénéfice de la commune. « Nous avons déjà pas mal de demandes des entreprises. »

Budget : 16 millions d’euros

D’un coût de 16 millions d’euros , ce projet a été financé à parts égales par les Pays de la Loire et l’établissement.

Ce lycée professionnel fait partie du conseil national de l’enseignement agricole privé (CNEAP), réseau de 195 établissements sous tutelle du ministère de l’Agriculture.
C’est d’ailleurs l’actuelle directrice des buissonnets, Florence Machefer qui en prendra la tête, à Paris.
À Avrillé, elle sera remplacée par Ghislain Gouerne. Il sera à la tête d’un établissement de 60 salariés et d’une quarantaine d’enseignants-formateurs.

Un établissement qui obéit à une règle de « vivre 365 jours sur 365 comme un tiers- lieu » .

Jean-François VALLEE